Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/253

Cette page a été validée par deux contributeurs.
251

il s’installa bientôt en se félicitant intérieurement d’avoir à sa disposition un asile aussi sûr et aussi tranquille.

Cependant le moment d’en partir était venu, et il se disposait à ramasser quelques livres et papiers qu’il voulait apporter avec lui à la maison lorsque, à sa grande surprise, il aperçut sa tante Françoise qui entrait dans le bureau.

Elle était venue à la ville pour des affaires imprévues, et sachant qu’elle trouverait, à cette heure, Armand à son bureau, elle était venue l’y trouver afin qu’il l’accompagnât à sa nouvelle demeure ; car Délima, dans la première explosion de gratitude occasionnée chez elle par l’action généreuse de madame Ratelle qui les avait mis en mesure de commencer leur ménage, avait insisté avec force pour que cette bonne dame se retirât chez eux chaque fois qu’elle viendrait à la ville.

Arrivés au confortable petit cottage de la rue St. Joseph, Armand ouvrit la porte avec son passe-partout, l’esprit tourmenté par de fortes appréhensions au sujet de la disposition d’esprit, où il trouverait sa femme après les événements tumultueux de la journée.

À vrai dire, ses craintes n’avaient pas approché de la réalité. Les feux étaient éteints, la maison vide et déserte : Delima étant sortie avec madame Martel, après s’être concertées ensemble pour punir le mari en allant passer la soirée hors de la maison et en le laissant aux ressources de l’habileté