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sur la route du ménage. Chaque jour apportait des découvertes désagréables. D’abord la cuisine fourmillait de coquerelles et de barbeaux, et Délima avait une telle peur de ces petits insectes que ses cris retentissaient dans toute la maison chaque fois qu’elle y descendait. La méthode la mieux répandue pour se débarrasser de ce fléau fut adoptée sur-le-champ, mais on n’en obtint qu’un succès partiel.

Ensuite la cheminée fumait quelques fois de la manière la plus capricieuse lorsque le vent changeait de direction ; Armand et sa femme étaient alors menacés d’avoir le même sort que les habitants de Pompéi, car des masses d’épaisse fumée et de cendres les enveloppaient lorsqu’ils s’asseyaient à leur coin du feu.

Un récollet (capuchon de cheminée) avait à peine remédié en partie à cet inconvénient qu’un autre sujet de grief survint. Le toit fit malheureusement une voie d’eau dans une partie de la maison, et pour comble d’infortune, l’humidité s’introduisit subtilement dans la précieuse armoire où Délima avait mis sa belle robe de soie des dimanches qui fut bariolée et tachetée comme une arabesque. Cette double mésaventure fut réparée par des améliorations à la couverture et par l’achat d’une nouvelle robe.

Mais le sort n’avait pas fini ses persécutions. Les rats envahirent bientôt la cave, et la terreur qu’avaient inspiré les coquerelles et les barbeaux n’était rien en comparai-