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Piquée au vif par cette pensée, elle se leva brusquement et commença à arranger sa toilette en désordre et à placer les quelques effets qu’elle avait apportés avec elle, madame Martel lui ayant promis que le reste serait prêt quand elle l’enverrait chercher.

Lorsqu’Armand revint du bureau, le lendemain, il fut agréablement surpris de trouver sa chère moitié assise dans le salon avec sa couture et causant avec une des pensionnaires. Il fut de plus très-content d’apprendre de sa bouche qu’elle se trouvait plus heureuse et mieux que chez madame Martel.

Maintenant, si Armand eût eu un caractère plus déterminé, s’il eût été capable de poursuivre par une certaine fermeté dans ses manières et ses résolutions la victoire domestique qu’il venait de remporter, tout aurait pu aller passablement bien ; mais, malheureusement, tel ne fut pas le cas. Madame Martel venait fréquemment, quelque temps après, à leur nouvelle résidence ; Délima passait une grande partie du temps à lui remettre ses visites, et Armand n’intervint nullement. Des conséquences morales de ces relations furent très-perceptibles dans le caractère de sa jeune femme qui devint plus indépendant et plus exigeant. Elle paraissait croire que le seul but de la vie était de s’habiller avec le plus de soin et avec autant d’extravagance que possible.

De son côté, Armand poursuivait avec persévérance ses obligations de bureau, quoique parfois il ne pouvait se défendre d’un