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rerais réellement que vous ne traîneriez pas mon nom dans de vulgaires plaisanteries.

— Tu es plus susceptible, jeune femme, ce soir que tu n’avais l’habitude de l’être au temps passé.

— Parce que sa patience a été rudement éprouvée ce soir, André. Être tout habillée, et attendre deux ou trois heures pour faire une promenade avec son mari, et ne pas être capable de l’avoir !

— Oh, est-ce tout ? Eh ! bien, elle trouvera sa promenade plus agréable lorsqu’elle sera capable de la faire.

— Les jeunes mariées n’ont pas l’habitude d’être refusées pour de si simples demandes ; mais c’est peut-être la façon chez les messieurs.

Et elle pesa avec emphase sur ce dernier mot.

— Délima a choisi un jeune homme pauvre, et il faut qu’elle en subisse les conséquences, dit Armand avec le plus grand calme. Au lieu de sortir avec elle, j’avais à écrire.

— Pour l’argent que l’écriture rapporte, elle aurait pu être remise pour quelque temps. Mais Armand, vous avez des amis qui sont riches et qui pourraient et auraient la volonté de vous aider, si seulement votre orgueil vous permettait de vous adresser à eux.

Dans cette dernière phrase madame Martel avait touché l’impardonnable tort qui se trouvait au fond de presque toute la persécution dont Armand était l’objet.