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Et sans en dire davantage, les deux jeunes gens partirent.

Leur promenade fut assez agréable, et ils arrivèrent chez madame Vézina aussi dispos qu’à leur départ. On prêta de bon cœur la coiffe, puis on leur offrit l’hospitalité : il fallut absolument prendre une tasse de thé. On résista avec fermeté à la crainte qu’avait Délima que cela les retardât trop ainsi qu’à la suggestion que fit Durand qu’un verre de lait serait aussi bien reçu et que cela leur permettrait de partir immédiatement pour leur résidence. Tout fut inutile. Les mérites de la tasse de thé furent renchéris par de bons biscuits chauds et autres friandises ; mais il avait fallu un temps considérable pour les préparer, en sorte que lorsque la fête fut terminée et que Délima se leva pour mettre son chapeau, Armand, au lieu de donner une pensée d’approbation à l’excellent repas qui lui avait été servi, s’emporta secrètement contre l’heure avancée et la stupidité de madame Martel en les envoyant à une telle distance le soir.

Ils se mirent immédiatement en route pour la maison, et le crépuscule fut bientôt, heureusement, remplacé par un superbe et beau clair de lune. Délima, rendue peut-être nerveuse par l’heure comparativement avancée qu’il était, trébucha une couple de fois : en sorte que son compagnon se sentit obligé par la simple politesse de lui offrir l’appui de son bras. Pendant qu’ils cheminaient seuls, leur ombrage se projetait sur la rue : de