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XI


Selon son habitude, Paul ne fit qu’un court séjour à Montréal, et le lendemain, ayant terminé ses achats pour le malade et la maison, il laissa la ville. Armand aurait désiré l’accompagner pour voir son père malade, mais Paul s’y opposa vivement, sous prétexte que s’il laissait ainsi ses études, cela indisposerait et chagrinerait leur père, chose que dans son état de souffrance actuel il fallait éviter avec soin.

Quelque temps après cette visite, Armand écrivit deux lettres à son père ; pour toute réponse, il ne reçut que quelques lignes, écrites à la hâte, par lesquelles Paul l’informait que leur père était un peu mieux. Plus tard il reçut une lettre de Durand lui-même, dans laquelle celui-ci et la tante Françoise lui donnaient un grand nombre de solennels avertissements relativement au danger des mauvaises compagnies, des avis explicites sur la nécessité de profiter du temps, avec de simples suggestions touchant les dépenses de son entretien à la ville ; et à la demande qu’il avait posée s’il ne ferait pas bien de courir à la campagne pour quelques jours afin de les voir, on lui disait assez brièvement de rester là où il était et de profiter de ses avantages actuels.

Armand fut profondément blessé de ce traitement, car en réalité il ne l’avait pas mérité. Ses lettres chez son père devinrent