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si malpropre ! Je serais curieux de savoir ce que dirait la tante Françoise, avec ses penchants aristocratiques, si elle avait pu jeter un coup-d’œil sur ce qui se passe là ce soir ? Il y a de la différence entre ces gens et les jeunes et spirituels petits-maîtres avec lesquels je t’ai trouvé dernièrement.

— Je dois avouer que ceux-ci sont plus de mon goût ; mais comment ça va t-il chez nous ?

— Papa n’est pas bien, il est retenu au lit par le rhumatisme et il se chagrine un peu. La tante Françoise s’occupe à le soigner, et moi je conduis les travaux de la terre. C’est une chance que je ne sois pas attaché, à l’heure qu’il est, à un bureau de la ville, car les affaires n’iraient pas chez nous aussi bien qu’elles vont.

Armand était bien de cette opinion.

Ils arrivèrent bientôt aux Trois-Rois et s’établirent près du poêle bien miné du meilleur salon de l’hôtel. Armand prit la lettre que Paul lui remit et se mit à la parcourir. Elle était plus courte que de coutume, et elle lui disait d’un ton de tristesse inusitée qu’on avait l’espoir qu’Armand faisait tous ses efforts pour bien profiter du temps et de l’argent qu’il coûtait ; elle faisait aussi mention des éminents services que Paul rendait à la maison, et remerciait la Providence de ce qu’il y fût.

Armand attribua aux souffrances physiques de son père ce qu’il y avait d’extraordinaire et d’inaccoutumé dans l’épître qu’il