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Marie, en haut d’un escalier à trois rampes, la première porte qui s’ouvre sur le grenier.

Armand attendait justement son frère ce soir-là, car Paul lui avait annoncé sa venue par une lettre reçue la veille. Mais comme il avait beaucoup neigé depuis quelque temps, il commençait à croire que la crainte des mauvais chemins lui ferait retarder son voyage. Du moins, c’était ce que pensait Robert Lespérance, lorsqu’Armand lui avait dit qu’il attendait la visite de son frère. Il avait donné cette excuse pour refuser l’invitation, parce qu’il ne se souciait pas fort de se rencontrer avec ceux qui se trouveraient là, probablement des gens un peu trop légers qui ne lui convenaient pas. Mais Lespérance le pria et le sollicita avec tant d’instance, en insinuant adroitement que c’était parce que Durand était accoutumé à fréquenter des riches et des aristocrates, qu’enfin, poussé à bout, et avec répugnance, il finit par consentir.

Il était très-tard lorsque notre héros laissa la maison, car il avait voulu attendre son frère et lui donner toutes les chances possibles. En partant il laissa des instructions précises sur la maison où on le trouverait si Paul arrivait.

La railleuse description que Lespérance avait faite de son logis approchait beaucoup de la vérité, et en entrant Armand se heurta presque la tête sur le haut de la porte. Le bruit qui frappa ses oreilles était assourdissant. Quoiqu’on ne fût encore qu’au début de la fête, la réjouissance était déjà grande