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par le soleil, entre leurs mouvements gracieux et aisés, et les siens qui étaient raides et guindés.

Enfin les visiteurs partirent et les deux frères se trouvèrent seuls.

— Eh ! bien, dit Paul, tu n’es pas si à plaindre que je le pensais dans les commencements. Diantre ! tu es ici on ne peut mieux, et tout-à-fait grand seigneur !

Armand, sans remarquer le rire moqueur avec lequel ces dernières paroles furent prononcées, répondit :

— Tu oublies que je suis renfermé la plus grande partie de la journée dans ce que tu appelles un sombre cachot.

— Peut-être que tu ne t’aperçois guère que ce soit un cachot ! répliqua Paul. Quand on haït une place, il est facile de s’en tenir éloigné.

— Mais, Paul, c’est une chose que je ne fais pas ! répondit l’autre avec ardeur. Je ne néglige pas plus mes études légales que je n’ai négligé celles du collége.

— Oh ! tu n’as pas besoin de commencer, à présent, à les vanter ! Je suis certain qu’on en a tous assez entendu parler : papa et la tante Françoise m’en ont rendu malade. Mais, changement de propos, voici une lettre de notre père.

En l’ouvrant, Armand y trouva une couple de billets de banque.

— Je soupçonne, dit-il, qu’elle contient quelque chose de mieux que de simples conseils.