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— Oui, oui, Armand. Il n’y a pas de presse pour notre promenade. Examine le paquet et la lettre : tu dois avoir hâte de savoir comment ils sont tous chez toi.

— Peut être que monsieur ferait mieux d’entrer ici et de s’asseoir un moment, reprit la jeune fille.

Et en parlant ainsi, elle le conduisit dans le petit salon. Sur une table à côté des géraniums se trouvait une pile d’indienne et de coton, avec une petite natte inachevée, comme celles qui ornaient la chambre d’Armand, circonstance qui ne laissait plus aucun doute quant à l’origine de ces dernières. Sous prétexte d’examiner et de sentir les plantes de la fenêtre, Belfond se leva, mais en réalité ce n’était que pour mieux voir Délima pendant qu’elle remettait à son ami le paquet en question et qu’elle lui prêtait une paire de ciseaux pour couper la ficelle qui l’attachait. Après avoir jeté un rapide coup-d’œil sur les hardes qu’il contenait, Armand rompit le cachet de la lettre et la parcourut.

— Bonnes nouvelles, ils sont tous bien, dit-il.

— Comment est Paul ? demanda Belfond.

— Il ne peut être mieux. Il dit qu’il me prend profondément en pitié, et que s’il était à ma place il déserterait bien vite… Mais je suis maintenant prêt à sortir.

Délima lui offrit de porter ses effets dans sa chambre.

— Je vous remercie ! répondit-il d’une manière polie mais indifférente : je verrai à cela moi-même, lorsque je serai de retour.