Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.

IX.


Le lendemain de cette soirée, Belfond vint le voir, et ils eurent ensemble une heure de bonne causerie dans sa petite chambre meublée uniment et qui, malgré son tapis de catalogne, ses murs blanchis et ses chaises empaillées, était très-confortable. Il y avait sur sa petite table une couple de nattes aux couleurs brillantes et un joli essuie-plume, évidemment l’ouvrage de doigts féminins. Le visiteur les prit dans ses mains.

— Ma sœur Élise, dit-il, m’a aussi donné de ces bagatelles-là. Comment se fait-il que tu aies de ces choses ? tu n’as pas de sœur, ni de cousine ?

— Aucune. À présent que j’y pense, c’est la première fois que je remarque ces colifichets ici.

— Assurément, ta grosse et grasse maîtresse de pension doit avoir-d’autre chose à faire que passer son temps à te préparer des surprises romanesques sous la forme d’ornements d’aiguille ! fit Belfond amusé de la surprise de son ami.

— Ce n’est certainement pas elle. Ce doit être plutôt mademoiselle Délima Laurin, une de ses cousines qui demeure actuellement ici pour aider à faire la couture de la maison.

— Oh ! enfin nous y arrivons par un détour ! dit Belfond en riant. À présent, je vais parier ce que tu voudras que celle qui a fait ces nattes est jeune et jolie.