Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapidité qu’elle aurait désirée, Madame de Mirecourt se détermina à inviter celle qu’elle avait déjà choisie pour être sa fille, à venir, ainsi que plusieurs autres jeunes gens, passer une quinzaine de jours chez elle.

Cette promenade était maintenant à son terme, et rien de bien remarquable ne s’était passé dans l’intervalle. Sans doute Arthur avait causé, dansé et plaisanté avec Mademoiselle de Niverville qui était en effet aussi bonne que charmante ; mais c’était tout. Aucun mot tendre, aucune déclaration d’amour n’étaient tombés de ses lèvres. La jeune fille était sur le point de partir, et tous deux étaient aussi libres l’un vis-à-vis de l’autre que s’ils ne se fussent jamais rencontrés. Le jeune homme éprouvait pour elle une sincère admiration ; à la vérité il eût été difficile qu’il en fût autrement, et plus d’une fois la douce gaieté, les bienveillantes dispositions de la jeune fille se laissaient voir en un contraste si frappant avec l’apathique indifférence de Corinne qui semblait devenir de jours en jours plus froide et plus réservée, qu’Arthur ne pouvait s’empêcher de souhaiter pour sa mère dont elle devait être la compagne, qu’elle ressemblât à la charmante héritière de Niverville,

Pendant que ces choses se passaient, Madame de Mirecourt, inquiète au sujet de ses plans de mariage, pensa à s’assurer de la coopération de Corinne et la pria d’insister auprès d’Arthur pour qu’il en vint enfin à une entente avec Melle de Niverville avant que