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III.


Après avoir présenté notre héroïne au lecteur, il n’est que juste que nous consacrions quelques pages à ses parents et à ses antécédents.

Vingt ans avant l’époque où commence notre récit, par une magnifique journée d’octobre, la joie et la gaieté régnaient dans toute la Seigneurie et au Manoir de Valmont dans lequel Antoinette vit plus tard le jour, et qui appartenait à sa famille depuis la concession du fief au vaillant Rodolphe de Mirecourt. Ce beau gentilhomme, qui était venu au Canada sans aucune autre fortune qu’une épée étincelante et qu’une paire de brillants éperons, se trouva bientôt, en retour de quelques services rendus à la France, propriétaire et maître du riche domaine de Valmont qui passa ensuite, en ligne directe, entre les mains de son propriétaire actuel, Arthur de Mirecourt. Arrivé à l’âge viril, celui-ci céda bientôt au désir naturel de voir le beau pays de France, le brillant Paris dont il avait entendu raconter tant de merveilles.

Mais, ébloui d’abord par la splendeur de cette grande capitale et de ses innombrables attractions, le jeune homme ne tarda pas à se blaser de cette brillante dissipation et à soupirer vivement après les plaisirs