Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/516

Cette page a été validée par deux contributeurs.

véritablement une seconde nature chez moi, — à des proses que je veux le plus possible « possibles ». Mais quand on a pris l’habitude ou des raffinements, ou des simplicités plus raffinées peut-être encore, et plus difficiles, quels efforts qu’on a, quelle peur bleue de les voir devenir infructueux !

Je crois bien t’avoir écrit de Cochin, où j’ai passé un mois, d’avril à mai. As-tu cette lettre ? Cette fois-ci, j’ai bien soin de mettre sur mon enveloppe « Personnelle et pressée ». Je suis ici, Hôpital Tenon, salle Seymour, lit no 5 bis, rue de la Chine, Paris, — probablement jusqu’à mardi de la semaine prochaine, 9 courant, jour auquel on m’enverrait à l’asile de Vincennes, Saint-Maurice (Seine), où je resterais quinze jours, trois semaines. Mais il se peut aussi, vu l’encombrement actuel de tous établissements hospitaliers, soit qu’on me garde ici huit jours encore, soit qu’on me renvoie « chez moi » huit jours plus tôt. En tout cas, tu seras instruit immédiatement de l’adresse où m’écrire. Tout d’ailleurs m’arriverait d’ici ou de chez Vanier, seulement mettre la mention : en cas de départ faire suivre.

Je te serre la main bien tristement, mais bien courageusement tout de même.

Ton
P. Verlaine.


Il entra, pour quelques jours, à l’asile de Vincennes, d’où il m’écrivit :


Mardi 9 août.
Cher ami.

Je suis, pour sans doute quinze jours, trois semaines au plus, à l’Asile national de Vincennes, Saint-Maurice (Seine), Galerie Argand, chambre 5, lit 13. Public admis de midi à 4 heures, les Jeudis et Dimanches.

Me feras grand plaisir si peux venir. J’attends ta réponse à ma première lettre, avec l’impatience que tu conçois.

Envoie, si ne l’as fait, un Écho de Paris à Vanier.

Ton affectionné.
P. Verlaine.

Le jour de l’Assomption, visiteurs admis aussi.