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De ces princesses errantes
Sous les branches murmurantes ;
Et Madame Malborough monte
À sa tour, pour mieux entendre
La viole et la voix tendre
De ce cher trompeur de Comte
Ory, qui revient d’Espagne,
Sans qu’un doublon l’accompagne…


On entend comme un écho, plaisant et moqueur, de Fantoches, où le poète projette, sur l’écran de sa fantaisie, les ombres pittoresques de Scaramouche et de Pulcinella, gesticulant noirs sur la lune, tandis que l’excellent Docteur Bolonais cueille avec lenteur des simples parmi l’herbe brune. Cette pièce est contemporaine, par le caractère, la facture et la couleur, des vers d’un caprice si étrange des Romances sans paroles :


C’est le chien de Jean de Nivelle
Qui mord, sous l’œil même du guet,
Le chat de la Mère Michel ;
François les Bas-Bleus s’en égaie…


D’autres vers de ce volume furent composés avant les premières déambulations de Verlaine en Belgique et en Angleterre. Ainsi la très coloriste description de l’Auberge,


Murs blancs, toit rouge, c’est l’Auberge fraîche au bord
Du grand chemin poudreux, où le pied brûle et saigne,
L’Auberge gaie avec le bonheur pour enseigne,
Vin bleu, pain tendre, et pas besoin de passe-port…


aurait pu certainement prendre place parmi les « Paysages Belges » des Romances, où sont si gracieusement décrits les petits asiles, briques et tuiles, de Walcourt. Il est des pièces, comme la Pucelle, qui datent de la toute jeunesse du poète. Ce sonnet, que j’ai conservé en