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SÉJOURS DANS LE LUXEMBOURG. — TENTATIVES DE
RÉCONCILIATION. — VOLUMES EN PRÉPARATION
(Avril-Juin 1873)

Après sa courte maladie, et Rimbaud étant retourné à Charleville, Mme Verlaine mère engagea son fils à se déplacer, pour se soigner, pour se distraire. Il pouvait achever sa convalescence chez sa tante paternelle, Mme veuve Évrard, auprès de Bouillon, dans le Luxembourg belge. Elle lui promit d’aller le retrouver en revenant d’Arras, où des affaires l’appelaient dans sa famille.

Verlaine se rendit donc à Jehonville, entre Sedan et Bouillon, chez la tante Évrard. Il revécut là cette calme et plantureuse vie champêtre du nord, qu’il aimait, et dont il était depuis longtemps privé.

Il a décrit, dans ses Croquis de Belgique, publiés par la Revue Encyclopédique, en mai 1896, le pays de Bouillon, dont le paysage le charmait. Il en a célébré « le vert de toutes nuances, en entonnoir, avec un horizon comme céleste de sapins, de chênes, de hêtres, de frênes et de tous arbres de ces contrées, sur les pentes proches de la toute petite ville, une galopade de jardins paradoxalement poussés et cultivés ». Et il a vanté les truites de la Semoy, « rivière noire sur un lit de cailloux