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« Je ne sortirai d’ici, dit-il en terminant, qu’avec la promesse de laisser faire les élections municipales. »

M. Méline répondit que c’était à l’Assemblée nationale qu’il appartenait de fixer la date des élections. Et sur l’objection, qu’après avoir promis, Versailles pouvait ne pas tenir sa promesse, M. Méline déclara qu’il réunirait dans ce cas les délégués des bataillons de l’arrondissement.

Brunel insista pour avoir une réponse immédiate et précise. Les élections avaient été fixées d’abord au 23, puis, elles avaient été reculées au 26, il demanda que cette date fût acceptée. M. Méline refusa, en faisant valoir le peu de temps restant pour confectionner les listes. Les officiers présents appuyèrent les paroles de l’adjoint. Brunel accepta alors la date du 30 mars. Tous les officiers consultés votèrent pour cette date. Tout semblait donc arrangé : ce fut à ce moment, qu’au dehors, retentirent les deux coups de feu qui décidèrent Lisbonne à faire charger les armes et à prendre ses dispositions de combat. En même temps M. Adam, le maire, prévenait la mairie du IIe arrondissement qu’il se trouvait en danger, et demandait l’autorisation de traiter.

Brunel et les deux adjoints, Méline et Barré, se montrent alors au balcon, puis descendent retrouver le maire. Ils font ensemble une rapide revue des bataillons de l’ordre, puis remontent dans la salle, accompagnés de Protot. Celui-ci déclara qu’il acceptait bien la date du 30, mais il voulait que les maires prissent l’engagement que le gouvernement siégeant à Versailles ne rentrerait pas à Paris avant six mois, et que l’élection du général en chef serait faite par tous les gardes nationaux. M. Adam refusa ces conditions. Les maires ne pouvaient prendre cet engagement, dit-il avec raison. Protot finit par céder sur ce point. Brunel se