En effet, ce que nous laissons de côté n’offre qu’un intérêt secondaire. L’Essai sur les erreurs, les Études philologiques, les Lettres sont d’utiles commentaires de la vie et de l’œuvre du poète : c’est une source de renseignements que les critiques ne peuvent négliger, mais où se perdrait sans profit la curiosité du lecteur français, qui demande surtout à connaître, d’un grand écrivain étranger, ses chefs-d’œuvre.
Voici tous ceux de Leopardi, sauf la Batrachomyomachie, devant laquelle nous avons reculé : comment faire passer dans une autre langue cette satire ou plutôt cette parodie dont tout le sel est le plus souvent dans l’expression ? On en trouvera, dans les pages qui suivent, une longue analyse avec de nombreuses traductions qui inspireront le désir de connaître l’original.
L’Allemagne, où les doctrines désespérées ont droit de cité, possède depuis longtemps plusieurs versions de l’œuvre du grand poète pessimiste de l’Italie. L’année dernière, M. Paul Heyse a fait paraître à Berlin une