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Les armes sont des instruments néfastes, dont un prince sage ne se sert qu’à contre-cœur et par nécessité, préférant toujours la paix modeste à une victoire glorieuse.

Il ne convient pas qu’on estime qu’une victoire soit un bien. Celui qui le ferait, montrerait qu’il a un cœur d’assassin. Il ne conviendrait pas qu’un pareil homme règne sur l’empire.

C. De par les rits, on met à gauche les êtres fastes, et à droite les êtres néfastes. (Or quand l’empereur reçoit ensemble les deux généraux,) le général suppléant (qui n’agit qu’à défaut du titulaire et qui est par conséquent moins néfaste) est placé à gauche, tandis que le général commandant est mis à droite, c’est-à-dire à la première place selon les rits funèbres, (la place du conducteur du deuil, du chef des pleureurs). Car à celui qui a tué beaucoup d’hommes, incombe de les pleurer, avec larmes et lamentations. La seule place qui convienne vraiment à un général vainqueur, c’est celle de pleureur en chef, (conduisant le deuil de ceux dont il a causé la mort).

Commentaires littéraux. Aucune controverse.


Chap. 32. Texte.


A. Le Principe n’a pas de nom propre. Il est la nature. Cette nature si inapparente, est plus puissante que quoi que ce soit. Si les princes et l’empereur s’y conforment, tous les êtres se feront spontanément leurs collaborateurs ; le ciel et la terre agissant en parfaite harmonie, répandront une rosée sucrée (le signe le plus faste possible) ; le peuple sera réglé, sans qu’on le contraigne.

B. Quand, au commencement, dans ce monde visible, le Principe par sa communication produisit les êtres qui ont des noms (sensibles), il ne se communiqua pas à l’infini, ni d’une manière qui l’épuisât, (mais seulement comme par des prolongements ténus, sa masse restant intacte). Il en est du Principe par rapport aux êtres divers qui remplissent le monde, comme de la masse des grands fleuves et des mers par rapport aux ruisseaux et aux filets d’eau.


Résumé des commentaires.

Chaque être existe par un prolongement du Principe en lui. Ces prolongements ne sont pas détachés du Principe, lequel ne diminue donc