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Introduction.

Les empereurs de la dynastie Song, furent aussi généralement favorables aux Taoïstes, et j’ai raconté, page 21, comment 真宗 Tchenn=tsoung et 徽宗 Hoei-tsoung de cette dynastie, parachevèrent le Taoïsme théiste (TH p. 1834 et 1875). Tchenn-tsoung voulut de plus lui donner une tête, en conférant, en 1015, à 張正隨 Tchang-tchengsoei, descendant de Tchang-leang Tchang-ling et Tchang-lou, le titre désormais héréditaire de 天師 T’ien-cheu, Maître céleste, avec une primauté plutôt d’honneur que de fait (TH p. 1845). En 1113, Hoei-tsoung subordonna au Maître céleste une hiérarchie de dignitaires, laquelle ne fonctionna jamais (TH p. 1875).

Koubilaï le fondateur de la dynastie Yuan, confirma, en 1275, son titre à 師宗演 Tchang-tsoung-yen le Maître céleste d’alors, mais se mêla d’expurger, en 1281, les livres taoïstes, et y alla de main mongole, si bien que plusieurs ouvrages anciens disparurent. — La dynastie Ming, plutôt bouddhiste, ne fit que peu pour les Taoïstes. Ceux-ci profitèrent de la neutralité de l’empereur 武宗 Ou-tsoung 1506 à 1521, et de la bienveillance de l’empereur 世宗 Cheu-tsoung 1522 à 1566, pour graver la première et dernière édition de leur Patrologie. — La dynastie tartare Ts’ing a été plutôt dure pour les Taoïstes. Aussi leur situation officielle est-elle actuellement très effacée. Mais, dans certaines parties de la Chine, la dévotion populaire tient ferme à leurs pratiques. — Comme doctrine, généralement parlant, parmi les païens chinois, les pieux vont plutôt au Bouddhisme, les intelligents au Taoïsme. Le Taoïsme exigeant plus de ses adeptes que le Bouddhisme, a toujours été, par rapport à celui-ci, numériquement inférieur, intellectuellement supérieur. Les théories taoïstes dépassent le peuple. À certains intellectuels, elles servent pour de mauvaises fins.