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crochant aux arbres, espérant parvenir ainsi jusqu’au fond du ravin.

Mais, à mesure qu’on descend, le terrain devient de plus en plus abrupt et finit par être impraticable. Albert inquiet suivait sa fiancée en cherchant à l’arrêter ; mais, enivrée par sa jeunesse et par celle de la nature, elle se plaisait à lui échapper au moment où il allait l’atteindre, en se jetant à droite ou à gauche derrière quelque hêtre. Cependant elle fut bientôt hors d’haleine, et il la saisit dans ses bras ; puis, comme elle se détournait encore :

— Ne jouez pas ainsi, lui dit-il, soyez plus tendre, ma Pauline, afin que je sois plus calme. Pourquoi ne pas nous reposer à l’aise dans notre amour ? Venez-vous asseoir ici, près de moi, sur le bord de cet abîme ; regardons-nous, et dites-moi quelque chose du fond de votre cœur. Je vous aime, Pauline. M’aimez-vous bien, vous ?

— Ne vous l’ai-je pas dit souvent ? répondit-