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cœurs palpitants, fondés aussi, battaient à briser leur poitrine. Pauline descendit un courant par le sentier ; Albert la suivit. Tous deux, s’arrêtant sur le rocher qui surplombe le ravin, eurent une vue à donner le vertige. Au-dessous d’eux s’élevaient de l’abîme de grands pins au tronc rougeâtre, au feuillage mince, dont la cime n’atteignait pas à la hauteur du rocher ; au fond, à travers les rameaux rougissants des hêtres, un immense fouillis végétal plein de longues mousses et de petites fleurs. De tout cela s’exhalait comme une respiration douce et tranquille. À droite, au loin, dans la profondeur, on entendait, mais sans rien voir, des coups de hache et des voix humaines ; sous le ciel, au point culminant des hauteurs, entre les bois, apparaissait, loin, au milieu des champs, une maison blanche. Albert chercha la main de Pauline ; mais elle s’échappa, folâtre, et, passant près d’une petite tour crénelée, construction de fantaisie, élevée à cet endroit, elle descendit en s’ac-