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Le lendemain, elle ne parut pas. Albert fut morose et cacha mal son mécontentement. Le surlendemain semblait devoir se passer comme la veille, et l’irritation du jeune amant était à son comble, quand, le soir, Pauline arriva. Elle avait dansé jusqu’au jour ; elle était si fatiguée ! ! !…

— Il faut que je vous aime bien pour être venue, dit-elle à Albert.

— Combien je suis confus de ce sacrifice ! répondit-il amèrement.

Elle vit qu’il était fâché et s’efforça de vaincre sa mauvaise humeur par une conversation enjouée. De temps en temps, elle le regardait en dessous avec des yeux si doux et si brillants, qu’il se sentait mollir. Elle avait ce jour-là un bracelet de corail qui seyait à merveille sur son bras nu. Dans un moment où ils se trouvaient seuls, elle passa ce bras autour du cou d’Albert en murmurant à son oreille : — Je vous aime ! — Ce fut lui qui s’excusa.

Le temps s’écoulait ainsi plein de douces heu-