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paroles, on se prenait les mains, on se regardait. Si Pauline baissait la tête, son front rencontrait un baiser d’Albert : elle murmurait une gronderie ; ils se regardaient encore, et s’embrassaient de nouveau. Transporté dans un nouveau monde, Albert ne songeait plus qu’à Pauline, et même en causant avec son amie, il ne parlait que de mariage et d’amour. Sans jamais les provoquer, mademoiselle Dubois accueillait ses confidences ; puis elle appelait l’attention du jeune homme sur les difficultés matérielles de la vie et stimulait son courage pour en triompher. Il devait dans quelques mois briguer au concours une place de professeur d’allemand au collège de Lausanne, et il étudiait avec ardeur la chimie et la physique pour conquérir plus tard une chaire plus lucrative et plus haute. Pauline eût désiré l’introduire dans sa famille à titre de fiancé, mais il avait refusé. Dans une des rares visites que M. et madame Dubois faisaient à leur sœur Marie, Albert les avait rencontrés, et leur air de hauteur lui avait déplu.