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voir tant comploté contre notre bonheur, dit-il en la serrant dans ses bras.

Après un instant de réflexion, il s’écria, saisi d’amertume :

— Ainsi, c’est au hasard d’un héritage, c’est à un inconnu que je vous dois ! Et si vous étiez restée pauvre, vous m’auriez toujours éloigné de vous !

— Albert, cher Albert, dit-elle, toute ma raison d’être et d’agir est l’amour profond que j’ai pour vous. Ne soyez donc pas trop sévère. Pour me permettre d’être heureuse, il me fallait la certitude que vous ne pouviez être heureux sans moi. Ne me grondez pas aujourd’hui, ajouta-t-elle en effleurant de ses lèvres le front d’Albert.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cinq ans après, Albert et Marie étaient assis sous un bosquet d’érables dans le jardin de leur maison de campagne située près de Nice. Marie avait sur ses genoux un bel enfant de quatre ans. Un autre de deux ans à peine se roulait sur l’herbe aux pieds d’Albert.