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pas non plus la faute de cette pauvre Louisa.

— Frantz, je vous le jure, dit Albert d’un ton solennel, la chose la plus impossible pour moi entre toutes, ce serait d’adresser à une femme des serments de mariage avec des mots d’amour. Ne parlons plus de cela. Je hâterai mon départ.

Le lendemain, cependant, Frantz disait encore :

— Maintenant, je suis sûr que Louisa vous aime : elle rougit quand on prononce votre nom.

Cela n’eut d’autre effet que de désoler Albert. Il ne rentra plus chez lui, il évita Louisa et pressa les préparatifs de son départ. Il avait depuis un mois prévenu la maison C. et W., mais il fut bien étonné quand il apprit que son successeur était Frantz. — Je suis brouillé avec ma tante de Leipzig, dit celui-ci. Albert n’en demanda pas davantage.

Un matin d’octobre, c’était la veille du départ d’Albert, en se levant, il ouvrit sa fenêtre. L’air était doux et pur, la ville s’éveillait, les magasins s’ouvraient, les laitiers en costumes d’Armailli