Page:Leo - Une vieille fille.pdf/196

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant, il écrivait à Frantz Hofer :

« Je ne veux pas, cher ami, quitter, sans vous en prévenir, le poste que vous m’avez confié, ni partir sans vous faire mes adieux. On prépare en Angleterre un navire pour aller faire des découvertes au pôle. Dans un mois, c’est-à-dire quand j’aurai gagné l’argent nécessaire pour faire le voyage de Londres, j’irai offrir mes services pour cette expédition. »

Peu de jours après, Frantz Hofer arrivait à Berne. Il épuisa les meilleurs arguments sans rien changer à la résolution de son ami. Albert ne lui fit pas de confidence ; il répéta obstinément qu’il avait le goût des aventures et qu’il s’ennuyait à Berne. Frantz lui offrit en vain de l’emmener à Leipzig. Ce digne ami, ne pouvant se résoudre à abandonner Albert, ajournait continuellement son départ. Un jour, arrivant plus échauffé qu’à l’ordinaire :

— Il faut que vous soyez fou, Albert ! s’écria-t-il ; le bonheur est à votre porte, et vous le fuyez.