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lui faisait battre le cœur. Était-ce folie d’un cerveau trop absorbé ? Il y avait deux ombres de femmes. Qui donc veillait avec madame Muller ?

Il allait aux concerts et à l’opéra. Bien qu’autrefois Marie fréquentât peu ces lieux publics, il savait qu’elle aimait beaucoup la musique. Mais il n’écoutait rien jusqu’à ce qu’il eût entrevu les uns après les autres tous les visages qui étaient là. Après quoi, si la musique était triste, il restait, la tête appuyée sur ses mains ; autrement, il s’en allait.

Il fit deux voyages à Lausanne et à Genève. Dans cette dernière ville ses démarches furent aussi infructueuses que la première fois. À Lausanne, il vit la petite maison fermée, le jardin triste et silencieux, et il apprit avec grande surprise que Samuel avait épousé Pauline. Mais il n’alla point les voir, se rappelant combien Samuel avait raillé son amour, et sûr que de ce côté on ne lui apprendrait rien touchant Marie, quand même on en saurait quelque chose.