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pouvait avoir confié son secret à cette vaine et méchante enfant, et dès lors il ne songea plus à Pauline. Il passa trois jours à Lausanne, occupé de recueillir le plus discrètement possible des informations sur la route que Marie avait prise. Il ne put rien découvrir et partit pour Genève.

Il savait le nom et l’adresse de l’ami de Marie. Il alla chez lui et le conjura de lui dire si mademoiselle Dubois était à Genève. L’étonnement du digne homme, bien plus que ses paroles, attesta qu’il ne l’avait point vue. Alors Albert se souvint que Marie avait à Berne une cousine à laquelle elle écrivait quelquefois. Lui-même un jour avait mis à la poste une de ces lettres. Par un effort de mémoire, il se rappela le nom et la rue, et partit pour Berne aussitôt.

La cousine de Marie se nommait madame Muller et demeurait sur la place de l’Hôtel de Musique. Ce fut une servante qui ouvrit. Albert demanda mademoiselle Dubois. — Elle n’est pas ici, répondit la fille. — Est-elle sortie depuis