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sées dans les bras l’un de l’autre étaient pour Albert et Marie un lien nouveau. Et cependant, en se représentant les dangers de leur union et le ridicule dont le monde la couvrirait, mademoiselle Dubois se répétait fermement qu’une séparation était nécessaire.

Une visite de Pauline vint ajouter à cette anxiété les souffrances de l’amour-propre : Pauline semblait avoir abjuré tout attachement pour Albert ; elle n’avait pas même paru touchée de le voir malade, et la raison de ce changement, — outre une rancune d’amour-propre, — était facile à devenir, car Pauline ne parlait plus que de Samuel. Toujours prête à s’occuper des autres au milieu même de ses chagrins, Marie s’inquiéta des sentiments de sa sœur, et l’interrogea. Mais Pauline avait bien autre chose à dire.

— Sois tranquille à cet égard, ma chère, et laisse-moi plutôt te donner un bon conseil, répondit-elle. Marie-toi tout de suite, si tu es capable d’une pareille folie, ou renvoie M. Albert. Tu