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vit qu’une femme y était assise. À cette distance, nul ne pouvait la reconnaître ; mais il devina son amie, et tout aussitôt, ne voulant pas rejoindre le chemin frayé qui fait de longs détours, il se mit à descendre dans le ravin en s’accrochant aux arbres. Il faisait ce jour-là une chaleur étouffante. Quand il arriva sur le bord du Flon, Albert était mouillé de sueur ; mais il ne s’arrêta pas, et, craignant que Marie ne descendît de l’autre côté pendant qu’il suivrait le chemin de Montmeillan, il entreprit de gravir à pic l’autre versant, comme il avait descendu le premier. C’était une entreprise ardue, surtout à la fin, sous le rocher, quand il dut grimper en s’attachant aux broussailles ; cependant les sinuosités d’un sentier indiquaient que des poëtes, des gamins, ou d’autres amoureux avaient passé par là. Marie jeta un cri quand Albert apparut tout à coup près d’elle ; et, en le voyant rouge, haletant et les mains déchirées, elle lui donna le bonheur d’être grondé comme