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et il arriva qu’une ou deux personnes la surprirent dans cette toilette. Moins de huit jours après, l’histoire du locataire et des bonnets de mademoiselle Dubois était devenue un scandale public.

Elle pressentait ce danger ; elle se reprochait sa faiblesse et ses inconséquences, et cependant la parole mourait sur ses lèvres quand elle les ouvrait pour demander à Albert de quitter Lausanne. Elle devinait que la réponse d’Albert serait un aveu. Elle savait avec quelle colère et quelle douleur il accueillerait son refus. Elle ne savait pas si elle s’empêcherait de le serrer dans ses bras et de lui laisser voir toute sa tendresse.

Mademoiselle Dubois n’était ni faible ni passionnée. Seule et ne relevant que d’elle-même, ses actions étaient calmes, fortes et admirablement lucides. Mais sa grande bonté faisait qu’en toute circonstance, elle était facilement pénétrée par le sentiment d’autrui.