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serra doucement la main d’Albert ; puis, quittant son bras en lui faisant signe de ne pas la suivre, elle s’éloigna de quelques pas et sembla contempler le lac et les Alpes, immobile, occupée à vaincre son émotion. Bientôt l’on entendit la voix de Samuel et de Pauline qui s’approchaient. Mademoiselle Dubois revint alors près d’Albert, et tous les quatre se rejoignirent.

Calme, quoique sérieuse, Marie ne remarqua pas l’air composé des deux étourdis qui semblaient avoir comploté quelque chose et qui échangeaient des regards d’intelligence. On décida de retourner par les rives du lac. Samuel et Pauline partirent en se donnant le bras, gais, rieurs, et en apparence exclusivement occupés l’un de l’autre, quoiqu’il ne fût pas difficile de deviner qu’il s’agissait de taquiner Albert. Quand ils se trouvaient un peu loin en avant, ils s’arrêtaient pour attendre Albert et sa compagne, qu’entre eux ils nommaient bien haut leurs grands parents, et c’étaient des rires… des rires