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il, elle m’aime, et plus tard, quand elle sera ma femme…

À ce moment, il aperçut mademoiselle Dubois qui, pendue aux branches d’un buisson, cueillait des roses sauvages. Elle s’y était déchiré les mains, et son sang coulait.

— Pourquoi, lui dit-il, ne pas m’appeler pour vous les cueillir ? Vous aimez donc bien les roses sauvages !

— Oh ! dit-elle, je ne sais rien de plus charmant, frêles, délicates et embaumées comme elles sont. Respirez ce parfum si fin, si léger ; regardez ce coloris, et dites-moi si ce n’est pas pour elles qu’a été fait ce doux mot : suave !

Était-ce la chaleur du jour, l’activité de la marche, ou la vivacité de ses impressions qui donnait, ce jour-là, à mademoiselle Dubois une animation inaccoutumée ? Ses lèvres étaient vives, ses yeux brillants, et ses joues habituellement pâles avaient une carnation rosée qui détourna complètement l’attention d’Albert du co-