Page:Leo - Une vieille fille.pdf/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Une autre taille et une autre figure ! ajouta Pauline en riant très-fort.

— Vous avez, malgré cela, raison d’être jalouse, dit Albert, blessé de ces plaisanteries, car c’est avec le cœur bien plus qu’avec les yeux que j’apprécie une femme.

— Charmant ! répondit Pauline en faisant une révérence.

— Ne nous fâchons pas, dit Samuel.

Albert s’éloigna, poursuivi par le rire de Pauline, auquel se joignait la voix moqueuse de Samuel. Il se disait : — Oh ! ce n’est pas ainsi que je la rêvais ! Une idée bizarre lui traversa l’esprit : — Elle conviendrait cent fois mieux à Samuel, se dit-il. Il aime tout ce qui jase, tout ce qui rit, tout ce qui miroite, qu’il y ait ou non une âme dessous. Pauline n’est qu’un oiseau au joli chant et au joli plumage, et… Il haussa les épaules à sa propre pensée, un reste de tendresse lui revenant au cœur, il se reprocha d’être trop sévère. — Elle est bonne cependant, se dit-