Page:Leo - Un mariage scandaleux.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand l’occasion se présente de contrarier M. Grimaud, ils n’y manquent pas plus que s’il n’avait pas le sou. Pourtant, ajouta la Boc en chuchotant, je sais qu’il donne tous les ans vingt francs d’étrennes à ces demoiselles.

— Vraiment ? et ils ne le chérissent pas plus que ça ?

— Oh ! ils sont ensemble comme parents ordinaires ; mais quand il s’agit d’héritage, on devrait pourtant y mettre d’autres façons.

— Vous dites donc, mam’zelle, que les messieurs Bourdon vont revenir ? Eh bien, qu’est-ce que ça devient donc pour le mariage ?

— Ah ! ma chère amie, c’est là une chose dont je ne peux pas parler, vous sentez… Mme Bourdon a la plus grande confiance en moi, elle me dit toutes ses affaires, et…

— Jésus ! mam’zelle Boc ! est-ce que je vous demande quelque chose, moi ? C’était seulement pour dire… enfin… vous comprenez…

— Oui, certainement, mais pour ce qui est du secret, il n’y a pas une personne plus scrupuleuse que moi. Après tout, il est bien facile de comprendre que ce n’est pas une dévergondée comme cette Lisa qui peut faire manquer un beau mariage.

— Pardié ! je crois ben ! elle n’a que ce qu’elle mérite. Les messieurs Bourdon auraient-ils dû seulement faire attention à ça ? Et qu’est-ce que ça fait donc à mam’zelle Aurélie ? M. Gavel en a-t-il pas eu d’autres ? Pourvu qu’il n’en ait pas après…

— Oh ! vous comprenez… ça a fait trop de bruit. On n’a pas renoncé précisément au mariage, mais on a voulu savoir comment M. Gavel se conduirait. Eh bien, il paraît que ça fait pitié, tant ce pauvre jeune homme est au désespoir. On dit qu’il est devenu maigre comme un clou depuis le départ de la famille Bourdon pour l’Angleterre.