mit à railler le désordre de sa table, et, en l’arrangeant, fit disparaître le cahier ; mais dans sa précipitation un autre tomba ; je le ramassai : il s’était ouvert et j’y lus en lettres plus grosses que le texte ordinaire : École buissonnière.
— Qu’est-cela ? demandai-je.
— Oh ! s’écria Édith en saisissant le cahier, rien, des niaiseries.
— Vous ne pouvez pas écrire des niaiseries, dis-je d’un ton de reproche.
— Eh bien, ce sont des idées fixées là au jour le jour, que je n’ai jamais relues, et qui ne sont que pour moi.
— Oh ! Édith ! oh ! je vous en prie, qu’elles soient pour nous deux !
Elle rougit beaucoup :
— Non, William, vraiment, je ne puis. Voyez-vous… il faut bien s’épancher de quelque manière, et je n’avais personne à qui parler. C’est dans le secret le plus profond de ma pensée, toute seule avec moi-même que j’ai écrit cela. Tenez, il vaut mieux…
Elle approchait le cahier du feu, je saisis sa main. Elle était émue, confuse :
— Oh ! William, ce n’est pas bien.
— Je ne le prendrai pas sans votre permission ; mais je ne veux pas que vous le brûliez. Édith, je ne suis donc pas digne de votre confiance ?
— Oh si ! j’ai beaucoup, beaucoup de confiance en vous.
— Non pas tout entière.
— Mon Dieu, si, pourtant. — Et sa tête se pencha sur