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Je ne sais de quel air je lui dis cela ; mais elle parut stupéfaite autant qu’irritée, et refusa de me suivre. Je la quittai.

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Elle m’a fait beaucoup de mal. Il me semblait qu’en les essayant ainsi, elle ébranlait les uns après les autres les liens qui m’attachent à elle.

Puis, ces querelles sont dangereuses en ce qu’elles mettent à nu certains ressorts, tristes à voir. Elle s’inquiète, je le vois, des retards de ce mariage, et allègue qu’elle peut être compromise par mes trop longues assiduités. Mais quelle gravité ce dommage peut-il avoir quand notre mariage l’aura terminé ? Doute-t-elle de moi ? Je le croirais presque. Hélas ! divisés de goûts et de croyances comme nous le sommes, nous aurions besoin d’un peu de confiance au moins. Ce que je vois aussi fort bien, c’est que sa vanité aurait à souffrir d’un mariage peu brillant, et qu’elle est loin à présent de cette exaltation qui, à Royan, l’emporta jusqu’à lui faire accepter ma ruine.

… En effet, j’ai dû les désespérer quand je leur ai mandé de Paris combien je comptais peu sur le duc d’Hellérin, et que je ne savais ailleurs sur qui m’appuyer…

… J’ai toujours sous les yeux ce dilemme qui me poursuit : sur tous les points qui découlent de la croyance religieuse, dans notre tête-à-tête futur, ce sera entre la querelle ou le silence qu’il faudra choisir.

Et encore… Non, je ne veux pas cherchera tout ex-