demandai pas davantage. Ce n’est pas là pourtant l’instruction que réclament nos pauvres campagnards ; ce n’est pas le monde et la ville avec leurs vices, leurs vanités, leurs doutes, leur luxe, leur facile morale et leurs sentiments de théâtre, qu’il faut venir étaler devant leurs yeux. Quand on se plaint de les voir déserter la charrue pour les métiers, ce n’est pas cette amorce qu’il faut jeter dans leurs cabanes en guise d’idéal. Bien différente était l’initiation qu’à l’abri de ma haie je rêvais ce matin.
Je regardai cette paysanne. Elle a plus de distinction que les autres, la figure douce et assez jolie, un corsage milice, des doigts longs, de la modestie, de la réserve, une certaine préciosité. Je lui demandai :
— Ces romans, Mademoiselle, vous amusent beaucoup ?
Elle me répondit :
— Oui, Monsieur, en baissant les yeux. — Ce Justin, qui, si, j’en crois Anténor, possède son cœur, doit être le dandy le plus romantique du village.
Il m’est venu à l’idée, depuis le pourquoi pas de la tante Clotilde, que Blanche lisait aussi des feuilletons. Pourquoi pas ? — Et sans doute !… ce que je voudrais savoir avant tout, c’est la cause de sa tristesse.
VINGT-QUATRIÈME LETTRE.
WILLIAM À GILBERT.
Je suis d’une irritation !… Suis-je donc un être bizarre ou fou qu’une contradiction me cause tant d’amertume ?