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Miette, mais la Marianne, en cornette de nuit. Il faisait assez claire et il la reconnut bien ; cette grosse taille, d’ailleurs, ne ressemblait nullement au fin corsage de Miette. Instinctivement, Pierrille ne bougea point ; mais ayant vu la Marianne disparaître au coin du moulin, il se glissa le long de la maison et, allongeant la tête à l’angle du mur, la vit avec surprise marcher d’un bon pas du côté de la cascade. Retournait-elle au lavoir qui est au-dessus ? Mais à cette heure de nuit. qu’y allait-elle faire ?

Il songeait à cela depuis un moment, et la forme de la Marianne s’était effacée dans l’ombre, quand la petite porte sur le côté du moulin s’ouvrit, et ce fut Miette que cette fois il vit apparaitre. Elle était pieds nus, presque en chemise, n’ayant que son jupon, agrafé sur les reins, et sur la tête un béguin de nuit, d’où s’échappaient ses bruns cheveux. Elle jeta les veux autour d’elle, joignit les mains et poussa un grand soupir en regardant du côté de Pierrille. Lui, caché