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pas à voir ses armoires à moitié vides, ne fût-ce que pour les ouvrir bien grandes, à l’occasion, quand il lui venait des visiteurs. C’est la braverie[1] de chez nous.

La Marianne donc fit la lessive, et engagea plus de douze laveuses, dont il en vint même de Treignac pour lui faire plaisir. Elle payait, d’ailleurs, un bon prix, huit sous la journée ; et l’on était bien nourri, jusque-là qu’on portait du vin au lavoir.

Pour ce jour, on donna de l’herbe aux moutons dans l’écurie, et la bourgeoise garda la Miette, pour la commander à son idée et la faire trimer du lavoir à la maison. Elle ne fut pas sans avoir de l’ouvrage, la pauvre, et sans être rudement menée. Pierrille était allé en tournée, comme à l’ordinaire, après avoir transporté le linge à dos de ses mules dès le matin. La Miette dut aider la bourgeoise à étendre le linge autour de la laverie, et sur les arbustes et les rochers de

  1. Luxe.