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une forme humaine, bien qu’il fit sombre dans ce coin du moulin et qu’il eût le front baissé. Était-ce peut-être l’ombre de Jean Biroux, venant disputer sa femme à une nouvelle amitié ? Ce n’était pas impossible, vu qu’il passait pour jaloux. Mais non, Pierrille en était à peu près certain, il y avait cornette et jupon dans cette affaire, et, sans trop savoir pourquoi (car elles étaient au moulin deux servantes), il pensait à la Miette, la plus jeune des deux.

Tout en ruminant ces choses, il arriva jusque sur le haut du coteau. Là, précisément, au sortir du bois, il vit la Miette, venue, elle, par les sentiers, qui faisait entrer ses moutons dans la pâture. Ils marchaient ainsi comme au devant l’un de l’autre, une haie basse les séparant ; le chemin était gazonné, le pas des mules ne s’entendait point, et Miette baissait la tête, en sorte qu’il put à son aise la regarder.

Elle marchait lentement, quenouille au côté, encore plus songeuse qu’il n’était lui-