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avaient même cœur et même volonté : ainsi donc, maintenant qu’il avait retrouvé son bien volé, il avait sûrement le droit de le reprendre, et Mélie allait le suivre à Paris, bien plus loin s’il le fallait.

C’est ainsi qu’il finit, et en la priant à mains jointes, comme on prie le bon Dieu ; mais elle répondit en baissant la tête :

— Ne sais-tu pas que j’ai deux enfants ?

C’était une bien bonne raison ; mais qui n’était faite pour le consoler, et il s’emporta là-dessus de telle colère, qu’il fit peur à la pauvre femme. Même, il la traita mal de paroles, et jura qu’il tuerait le tailleur avec son sabre, et se ferait ensuite de grand cœur guillotiner. Puis enfin, à bout de folie, il se mit à pleurer, et se roula par terre aux pieds de Mélie, et la pria d’avoir compassion de lui, qui n’aimait qu’elle seule au monde, et avait tant souffert à cause d’elle que c’était pitié !

Certes, ce ne fut point à cause du tailleur que Mélie ne céda pas, quand son amour