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grandement jaloux. Sans cesse, il lui faisait reproche de sa tristesse et s’en fâchait parfois jusqu’à la brutaliser, puis après, comme il était toujours affolé d’elle, c’était plus d’amitiés qu’elle n’aurait voulu. Elle essaya pourtant, en femme qui sait son devoir, de vivre bien avec lui et même de l’aimer un peu ; mais c’était une trop vilaine âme pour qu’elle y pût trouver joint avec la sienne ; et quand elle le voyait, toujours ladre et chicaneux, faire aux autres mille avanies, et la gêner elle-même en tout, elle ne pouvait s’empêcher de le haïr.

Elle eut en quatre années deux enfants conçus à regret, deux garçons, qui n’étaient ni beaux ni gentils, mais qu’elle aima pourtant, après les avoir pendus à son sein et endormis sur ses genoux.

Un jour, qui était le septième anniversaire depuis le départ de Baptiste, Mélie étant au lavoir, car avec le soin de ses deux petits, elle était forcée de suffire à tout l’ouvrage, elle vit arriver la Bénotte, chargée d’un petit