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donc, il lui conseilla de se résigner, autrement dit de garder son mal, sans chercher à s’en défaire, assurant que le bon Dieu serait content de voir sa souffrance et l’en récompenserait après la mort.

Ce n’est pas pour dire que le curé y mit de la malice. Non. C’était son idée. Même, il promit à Mélie de s’informer aux Bénot de ce qu’on avait contre elle ; et, en effet, il y alla quelque temps après. Mais il se contenta de ce que lui dirent le père et la mère : qu’il n’était pas prudent de ménager un mariage de si loin ; quant à l’affaire des lettres, qui était pour nos amants l’importante, il n’y toucha point. En sorte qu’il recommanda plus fort que jamais à Mélie de se résigner, d’attendre, et de remettre toutes choses aux mains de Dieu.

Tel n’était pas l’avis de la fillette : elle mourait d’envie, au contraire, de s’aider elle-même ; mais que pouvait-elle ? Une bonne amie, quelque peu avisée, qui eût fait causer le père Bénot, car il n’y mettait point, quant