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conduire ; les fils de famille seuls avaient le privilége de l’orgie. Mais voilà que l’égalité des mauvaises mœurs devient révoltante. L’homme du peuple exploite la femme, comme ont fait les nobles, comme font les bourgeois. Il naît tous les ans 75 000 citoyens sans état civil, et la chose tend à s’accroître. La multitude n’y va pas de main morte : elle débute dans son règne par des mœurs de prince. La famille n’est plus, ou peu s’en faut ; la propriété, légitime ou non, est menacée. Autrefois, on riait de toutes ces choses, et les gens d’esprit en faisaient des plaisanteries pleines de grâce, qui désopilaient notre humanité facile et gaie. Mais du moment où tout le monde s’en mêle, il n’y a vraiment plus moyen.

Il y a aussi la question du luxe. La femme, née pour plaire, a pris cette destinée si fort au sérieux que le budget de la toilette est devenu