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tions restent. Les superficiels ont beau dédaigner, les gens d’esprit ont beau lancer des traits malicieux ou grossiers (la passion quelquefois emporte), le vulgaire a beau suivre ses chefs de file ; la littérature a beau mettre la situation en musique et prouver à force de points d’orgue, de vocalises et de fantaisies que la femme est une houri, une péri, une fée, un ange, auquel tout ce qui est terrestre doit — sauf quelques points — rester étranger, il y a la force des choses qui, malgré tout, agit, nous oblige en ces temps à de terribles inventaires, et nous révèle une situation qui n’est ni superficielle, ni spirituelle, ni gracieuse, mais, si l’on veut en effet, ridicule… amèrement.

On l’a prouvé depuis longtemps par des chiffres : le salaire de la femme est insuffisant. Pour l’ouvrière des villes, il est en moyenne