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alors, cette modération dût servir la cause, si peu comprise encore.

En 1858, sur l’initiative d’un ancien Saint-Simonien, M. Arlès Dufour, esprit toujours ouvert aux idées généreuses, l’Académie de Lyon mit à l’étude « les moyens d’élever le salaire des femmes à l’égal de celui des hommes, lorsqu’il y a égalité de salaire ou de travail, et d’ouvrir aux femmes de nouvelles carrières. »

C’était attaquer la question par le côté économique, si important. Car la revendication pour la femme de la liberté et de l’égalité se complique d’une question matérielle immense. Le salaire de la femme suit sa condition ; il est avili comme elle l’est elle-même. Rejetée de la plupart des métiers, écartée de presque toutes les carrières, partout écrasée, obligée pour vivre de recourir à d’autres moyens que