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du respect des fausses convenances, pendant longtemps le nombre e sera grand de celles qui désirant parler se tairont, dont le premier élan réprimé s’exhalera dans un soupir de regret et d’impuissance, qui appuieront de vœux stériles et de sympathies honteuses d’elles-mêmes, une cause si morale, si grande, si urgente, si peu effectivement soutenue, et qui plus que toute autre sera écartée, jusqu’à ce qu’elle s’impose à la fois par le nombre et par l’énergie de ses partisans.

Mais comment n’en serait-il pas ainsi de la multitude, sous la double pression du pouvoir de l’usage, et du pouvoir domestique, lorsque parmi celles mêmes qui font profession de penser librement, qui ont rompu avec les vieux dogmes et se vantent d’aimer tout progrès, la plupart restent froides, ou du moins silencieuses, à l’appel d’une cause qui est la leur, et qui les