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on arrête le développement de ses facultés à l’âge où elles prennent l’essor et on lui demande compte, ironiquement sans doute, non-seulement de ce qu’elle n’a point reçu, mais de ce qu’on s’est appliqué à lui ravir. Ce développement que tout excite chez l’homme, chez la femme, tout le combat. Pour l’étouffer en elle, la société arme toutes ses forces, toutes ses influences et de plus le propre cœur de la femme et ses trop précoces devoirs.

— Soit, dira-t-on. Mais ces obstacles ne sont-ils pas le fait même de la nature et de la destinée féminines ?

— Non, il ne résulte pas de la nature et de la destinée féminines qu’une femme doive être mère avant d’être formée d’esprit et de corps. Il est de sa destinée, comme de celle de tout être humain, de savoir ce qu’elle fait, à quoi elle s’engage, de stipuler pour elle-même en